Qu’est-ce que la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT)?

psychothérapie Sep 02, 2021
L’univers de la psychologie regorge d’approches. Depuis quelques années, on entend de plus en plus parler de la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT). De quoi s’agit-il au juste? Voici 7 choses à savoir au sujet de cette approche novatrice.

 

1) Une thérapie cognitivo-comportementale 

D’abord, il faut savoir que l’ACT est une thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Elle se distingue de la TCC plus classique (dite de 2e génération) qui vise notamment l’adoption de pensées plus rationnelles. L’ACT vise entre autres la distanciation face aux pensées. On ne cherche donc pas à les modifier. Aussi, au lieu de se demander si une pensée est vraie ou fausse, on questionne plutôt son utilité. Un détail important à retenir.

 

2) L'acceptation 

L’ACT nous invite à accepter les pensées, émotions, sensations et souvenirs désagréables. En d’autres mots, à les accueillir, et ce, sans jugement. Ainsi, on ne cherche pas à les contrôler, à les diminuer ou à les éviter à tout prix. Comme le rappelle la psychologue et auteure Sylvie Rousseau, on a plus de contrôle sur nos comportements que sur nos états internes (pensées, émotions, sensations, souvenirs).

 

3) Le soi observateur 

Une autre composante de l’ACT : le soi observateur. Au lieu de fusionner avec nos pensées, émotions et sensations désagréables, on apprend à les regarder dans une position d’observateur, telle une caméra qui filme sans juger. L’ACT propose d’ailleurs des exercices percutants qui facilitent cette posture intérieure.

 

4) La défusion cognitive  

Par de tels exercices, on parvient à faire de la défusion cognitive. C’est tout le contraire de la fusion cognitive, qui correspond, symboliquement, à avoir le nez collé sur nos pensées et à les prendre pour des réalités…

Un exemple d’exercice de défusion cognitive? Au lieu de se dire « Je vais sûrement attraper et mourir de la COVID », on se dit plutôt : « Je remarque que j’ai la pensée que je vais sûrement attraper et mourir de la COVID. ». Voyez-vous la nuance?

 

5)  Cultiver la conscience du moment présent 

L’ACT comporte une autre composante centrale : la conscience du moment présent. Être dans l’ici et maintenant, plutôt qu’être dans le passé ou le futur, plutôt que d’être absorbé par des pensées XYZ. Pas facile, mais ça s’apprend, ça se cultive.  

 

6) L’évitement nous coûte plus cher qu’on pense 

L’ACT nous rappelle que l’évitement des pensées et situations qui déclenchent de l’anxiété nous soulage à court terme, mais peut nous coûter cher à moyen ou long terme. L’un des coûts majeurs : nous éloigner de ce qui est important pour nous (nos valeurs). Voici un exemple.

  • Luc éprouve de l’anxiété quand il voyage à l’extérieur de sa ville; il refuse les invitations à voyager. Chaque refus soulage son anxiété à court terme, mais à quel prix? En effet, il s’éloigne de plus en plus de ce qui compte pour lui (découvrir, explorer, partager des expériences avec ses proches, se ressourcer).

Quelle est l’option de rechange alors?

 

7) Des actions qui vont dans le sens de nos valeurs 

L’ACT nous convie à remplacer l’évitement par une autre stratégie : poser des actions engagées qui vont dans le sens de nos valeurs, et ce, avec et malgré l’anxiété. Tout un défi. Si on s’engage dans cette avenue, on améliore notre qualité de vie et la richesse de notre vie. Un travail qui en vaut la peine.

 

8)  Flexibilité… psychologique! 

Les composantes de l’ACT (acceptation, soi observateur, défusion cognitive, conscience du moment présent, valeurs, actions engagées) sont interreliées, se renforcent mutuellement et forment ce qu’on appelle la flexibilité psychologique. L’ACT nous fournit les pistes pour la développer petit à petit, en cultivant l’autocompassion et la bienveillance.

 

En conclusion 

L’ACT comporte plusieurs concepts importants, intéressants et complémentaires. Cette approche cognitivo-comportementale novatrice nous invite à changer notre attitude face à nos pensées, nos émotions, nos sensations et souvenirs inconfortables, à agir dans le sens de nos valeurs, à développer au final notre flexibilité psychologique. C’est un travail qui exigence patience, persévérance et bienveillance, un peu comme lorsqu’on apprend une nouvelle langue.

Je n’ai pas la prétention d’avoir tout dit au sujet de l’ACT dans ce court texte. Pour en savoir plus sur cette approche et les nuances qui s’imposent, je vous invite à lire Cessez de nourrir votre tigre : ne laissez plus l’anxiété diriger votre vie écrit par la psychologue Sylvie Rousseau.

Avez-vous fait des prises de conscience en lisant cet article? À partir d’aujourd’hui, quel petit changement ferez-vous?

 

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Bonne lecture!